L'importance de la chrysalide pour le papillon
"Un homme observe une chenille dans son cocon. Il voit qu'elle s’affaire pour arriver à briser les parois de l'enveloppe qui la retient. Voyant l’insecte faire autant d'efforts, l’homme décide de l’aider. Il prend son canif et ouvre la chrysalide. Le papillon sort du cocon et tombe sur le sol où il meure.
C’est l’effort qu’il aurait dû mettre à rompre le cocon dans lequel il se trouvait qui lui aurait permis de développer la force nécessaire pour s’envoler.
Sans cet effort, l'insecte ne deviendra jamais papillon".
Cette métaphore nous invite à réfléchir à l'effort réalisé par l'enfant pour se développer : L'adulte devrait se retenir de l'aider, lui laissant ainsi l'espace physique et mental pour lui permettre d'atteindre son plein potentiel.
« Toute aide inutile est une entrave au développement de l’enfant ».
Maria Montessori
Dans son livre « De l’enfant à l’adolescent, 1949, Chapitre 1 :
Les plans successifs de l’éducation », Doctoresse Maria Montessori fait un rapprochement entre l'enfant et l'insecte :
« C’est aux personnalités successives de l’enfant que doivent correspondre des plans d’éducations successifs.
Nos méthodes ne sont pas orientées selon certains principes, mais selon les caractères inhérents aux différents âges. Il s’ensuit qu’elles comportent plusieurs plans. On pourrait comparer ces âges différents aux métamorphoses des insectes. Or, quand l’insecte sort de l’œuf, il est tout petit et présente une certaine forme et certaines couleurs. Puis, peu à peu, il se transforme, tout en restant un animal du même genre, qui conserve les mêmes besoins et les mêmes habitudes. C’est un individu qui évolue. Mais, un beau jour, il se produit un fait nouveau : l’insecte file son cocon et devient chrysalide. Puis, la chrysalide, à son tour, subit une nouvelle et lente évolution. Enfin, l’insecte sort du cocon sous la forme d’un papillon. Nous pouvons établir un parallèle entre la vie de cet insecte et celle de l’enfant. Mais le passage des caractères n’étant pas aussi délimité, aussi net chez l’enfant que chez l’insecte, il serait plus exact de parler plutôt de « renaissances ».
En effet, nous avons devant nous à chaque étape nouvelle un enfant différent, qui présente des caractéristiques différentes de celui qu’il accusait aux âges précédents.[…]
Dans chacune, nous retrouvons un être en croissance, mais qui est chaque fois un être différent. »